FONDATRICE de MIX BEAUTY
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Aldjia j’ai 36 ans et je suis passionnée de beauté depuis mes 12 ans. J’avais pour projet de créer ma propre Enterprise Mix Beauty dès mes 18 ans et c’est donc en ce sens que j’ai dirigé mes études. J’ai d’abord étudié dans une école de commerce avant de finir par un MBA en management de marketing de luxe dans le but de créer mes armes pour rentrer dans ce milieu. Je voulais créer un concept de beauté global, être salariée ce n’était plus pour moi.
Peux-tu nous dire comment est né le projet Mix Beauty ?
Je me suis vite rendue compte qu’on ne trouvait pas de concept où l’on retrouvait toutes les activités de la beauté réunies dans un même espace, tout était éparpillé, je ne comprenais pas pourquoi l’idée n’avait pas été revendiquée avant. C’est de là que mon projet a mûri. J’ai toujours été une personne autodidacte, j’allais acheter mes produits de beauté, je maquillais mes copines, je suis une passionnée.
Quelle est l’originalité de Mix Beauty ?
L’idée s’est peaufinée lorsque je suis allée avec ma meilleure amie sénégalaise chez le coiffeur, on devait s’accompagner mutuellement car ils n’étaient pas spécialisés dans tous les types de cheveux. C’est à ce moment que ça a fait tilt dans ma tête : en plus de réunir toutes les activité de beauté en un espace, je voulais créer un concept multi-ethnique. Je voulais pouvoir aller chez le même salon de coiffure que ma meilleure amie.
Ensuite, à 25 ans je suis partie à New York, toujours avec ma meilleure amie, et c’est là que j’ai puisé mes idées, j’ai découvert beaucoup de nouvelles marques comme Carol’s Daughter, Fashion Fair et à mon retour, j’ai ouvert mon premier salon au centre commercial des Arcades, et ma marque existe aujourd’hui depuis 10 ans !
Quelles ont été tes plus grosses difficultés ?
J’ai rencontré plusieurs difficultés. Premièrement, je sollicitais beaucoup ma meilleure amie, sur des produits, des marques etc. Je lui ai donc proposé de s’associer avec moi sur le projet. L’ouverture a été très compliquée car mon amie a abandonné le navire pour faire d’autres études. En effet, le projet était compliqué puisqu’on réunissait plusieurs métiers en un espace (bar à ongles, salon de coiffure, espace de vente, institut). Et cette diversité a amené une autre difficulté que sont les ressources humaines : je devais employer des personnes qualifiées pour ma clientèle afro et les professionnels ont très souvent leur propre spécialité, mais ne savent pas manier tous les types de cheveux ou maquiller et conseiller tous les types de peaux. Ensuite, je veille constamment à ce que l’image de ma marque évolue avec les mutations du marché. Il faut énormément prévoir, notamment maintenant avec internet, qui fait pas mal de tort aux commerces. Je fais en sorte que l’image que j’ai voulu donné à la création de Mix Beauty, soit fidèle à elle-même.
As-tu des conseils à donner aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Le conseil que je pourrais donner, c’est surtout de ne pas s’arrêter aux avertissements des personnes qui ne sont pas entrepreneurs et qui n’ont pas l’expérience dans le milieu, il faut foncer et croire en ses projets. Plus on écoute les autres, plus on doute et plus on se met des freins psychologiques. Bien évidemment, on peut avoir des échecs mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire mieux après et se relever. Il faut d’ailleurs vivre des échecs pour atteindre la réussite.
Comment arrives-tu à trouver l’équilibre entre ta vie professionnelle et ta vie de maman?
J’ai mis du temps, parce qu’au début mon bébé c’était ma boite, je ne me suis jamais dit « il faut que je sois maman », j’étais très prise par mon projet, mais un jour et considérant mon âge je me suis dit que c’était le moment et aujourd’hui mon bébé c’est mon bébé, en chair et en os !
A l’époque je travaillais beaucoup, même à domicile, mais depuis que j’ai mon enfant, quand je rentre à la maison, je laisse mon travail à la porte. J’ai appris à déléguer, je fais donc très attention au recrutement de mes collaborateurs proches. La boîte doit tourner même si je ne suis pas présente.
Où te vois-tu dans 5 ans ?
Je me vois toujours avec mon enseigne, j’aimerais essayer de l’étendre notamment dans les provinces et pourquoi pas à l’étranger! Pour ça j’ai besoin de franchiser Mix Beauty et donc de confier la marque à des femmes entrepreneuses.
As-tu eu un modèle de femme ?
Je n’ai jamais été fan de qui que ce soit ou quoi que ce soit, peut être parce qu’en France on a pas eu assez de modèles. J’ai toujours eu mes propres idées et je les ai suivies.