A l’approche de l’hiver, les compétitions de ski freestyle vont débuter. Nous avons décidé de faire un état des lieux de cette discipline en France. Le ski freestyle dont les figures acrobatiques en font sa spécialité, voit chaque année des compétions annulées.
L’hiver dernier, de nombreuses compétitions de ski freestyle se sont vues annulées en raison des conditions météorologiques. La première cause d’annulation était le manque de neige dans les stations, ensuite s’est allié le vent. Ces conditions ne sont pas propices à une compétition voyant les athlètes enchaîner les figures aériennes. Ce fut le cas de la coupe du monde de ski slopestyle à Font-Romeu (Pyrénées). Cette dernière n’a pas pu se dérouler que sur un seul jour, elle s’est donc restreinte à disputer uniquement les finales. « Des conditions un peu compliquées à gérer » pour les skieurs, admet Tess Ledeux, figure de proue de la délégation française. « En même temps, on a l’habitude de se débrouiller », poursuit la jeune femme.
Ces douze prochains mois, Font-Romeu est l’unique station française à organiser une phase un championnat mondial de ski freestyle. Malgré tout, au début de la saison, trois de celles-ci figuraient au projet des différentes disciplines. Mais, au terme du mois de novembre, le fédération mondial de ski (FIS) a reporté le championnat mondial de skicross à Val Thorens, la raison ? Manque d’enneigement. Concernant le ski half-pipe, dont les finales se déroulaient à Tignes depuis de nombreux mois, la station a indiqué en décembre qu’elle annulait les épreuves prévues à la fin du mois de mars dernier.
«Une dépendance aux sponsors»
Dans la plupart des cas, les compétitions de ski freestyle sont organisées par des sociétés privées. La société en question avait mis en place tout un programme pour cet événement. Mais celle-ci s’est retirée pour faute de budget. « Les organisateurs n’avaient plus assez de budget pour finaliser l’événement, et ont dû annuler », regrette Fabien Bertrand, directeur du freestyle à la Fédération française de ski (FFS). Cette dépendance aux sponsors caractérise le ski freestyle. « Sans eux, on n’est pas grand-chose, reconnaît Tess Ledeux. En France, vu que notre discipline est peu connue, la FFS ne peut pas mettre de gros moyens dessus. On a de la chance d’avoir des sponsors qui nous suivent, mais si on n’est pas très bon ou qu’on n’a pas une bonne image, c’est difficile d’être suivi par des marques. » « L’argent, c’est le nerf de la guerre, et malheureuse ment on n’est pas le foot où tout le monde se bat pour te diffuser », reconnaît Fabien Bertrand. Conscient que son sport souffre d’une dépendance aux résultats olympiques – « si Tess avait été médaillée olympique, ça aurait été complètement différent. Sa notoriété aurait été multipliée par cinq ou par dix », relate Fabrice Bertrand –, le patron du ski freestyle français.
«Le manque de moyens en est la cause»
Un état de fait dû à un déficit d’infrastructures en France. « C’est sûr qu’on manque de snowparks en France, il y en a seulement un ou deux de bien pendant la saison, constate la Plagnarde. Mais ça a toujours été comme ça, donc on ne se pose même plus trop la question. » En décembre, la championne olympique française de ski de bosses, Perrine Laffont, synthétisait l’équation à laquelle est confronté le ski freestyle en France. « Notre situation est simple : pas de résultats, pas de budget. On a toujours un peu le couteau sous la gorge. » Ce que confirme son homologue du ski slopestyle, Tess Ledeux, en le regrettant. « C’est un peu un cercle vicieux, on ne peut pas non plus progresser sans budget. Mais on se débrouille comme on peut». La débrouille, comme une marque de fabrique du ski freestyle.